08/06/2019

Je suis Unimiste

Cette semaine, et une bonne partie du mois dernier, mon fil d'actu a été saturé d'informations sur l'égalité des sexes, le féminisme, les atrocités faites aux femmes par ci, par là, les attaques homophobes, les haines religieuses, les extrémistes etc. Bref, que du joyeux n'est-ce pas ? J'étais en larmes devant une énième vidéo du genre, quand pop une story instagram d'un contact. J'ai dû cliquer pour échapper aux larmes de l'autre vidéo. Là, je vois une femme qui se confie, en avouant n'avoir jamais compris une notion très mise en avant dans les milieux spirituels mais aussi féministes : le Féminin Sacré, car pour elle il n'allait pas sans le Masculin sacré. J'avais déjà fait la même remarque à une amie "ça ne me parle pas", tout comme pour le féminisme, même si leurs combats me touchent, et que j'en partage certaines valeurs/idées, impossible de me sentir totalement en accord avec leurs actions ou avec le mouvement lui même. En entendant son discours, j'ai réalisé pourquoi. Comme elle, je ne vois pas comment on peut prôner un équilibre des sexes en ayant déjà rien que dans les termes une opposition féminin/masculin. Pour moi, ces deux parts sont en nous, et il est digne de la schizophrénie de vouloir les opposer. Cet article sera donc un petit carnet de partage autour du sujet de l'évolution des mentalités.
Je voudrais donc avouer que je suis Unimiste 😄

Définitions, idées reçues, et blessures générationnelles :


Si on regarde la définition du féminisme selon le dictionnaire : Mouvement social qui a pour objet l'émancipation de la femme, l'extension de ses droits en vue d'égaliser son statut avec celui de l'homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique; doctrine, idéologie correspondante.
Pour ma part, je n'ai jamais trouvé le statut des hommes plus enviables que le nôtre. Certes, d'un certain point de vue (celui d'une femme blessée par le masculin), on peut se dire "ils ont des droits plus avantageux que les nôtres, sont mieux payés, occupent des places hautes etc. Pourtant, au delà de ce que nous pouvons ressentir et subir de tout cela, je n'ai aucune envie d'égaliser leur statut que je trouve injuste et basé uniquement sur un patriarcat destiné à rabaisser l'autre pour s'élever. Là est tout le problème du féminisme pour moi. Doit-on devenir les mêmes bourreaux que l'on souhaite stopper pour se sentir "à la même hauteur" ? Dans cette optique, il y aura toujours des blessés, d'un côté, comme de l'autre. Un nouveau statut est nécessaire pour les hommes et les femmes, un statut qui nous recentre tous sur ce que nous sommes, sans idée binaire : un statut d'humains. Et cela effacerait l'idée de devoir choisir entre "je suis un homme", "je suis une femme", "je suis un hermaphrodite", "je suis non binaire", "je suis Africain", "je suis Arabe", "je suis Français", "je suis Asiatique", "je suis Juif", "je suis Catholique", "je suis Protestant". etc.
Il y a cependant une seconde définition qui passe souvent inaperçue, et qui pourtant mériterait toute l'attention : Présence, chez un individu de sexe masculin, de caractères sexuels secondaires féminins. Là on est sur une définition qui me conviendrait beaucoup mieux. Il serait, à mes yeux, bien plus profitable pour la société que chaque homme s'empare du mouvement féministe en cherchant en lui ses parts de caractères féminins qui ont pu être blessées ou restreintes par nos idéologies, nos sociétés. Bien entendu, ça sous entend que les femmes fassent de même, qu'elles cherchent en elles leur part masculine qui a pu être bridée de la même manière que leur féminin. Pour moi, il vaut mieux déjà travailler en soit, avant de s'attaquer à modifier l'extérieur, car des choix fait en réaction à des blessures ne vont que blesser d'autres individus.
La fameuse pub Gilette de cette année m'avait profondément émue sur ce point : https://youtu.be/_n2TGkqpOiE
Je peux comprendre en quoi le patriarcat et les incitations faites aux hommes pour prendre le dessus sur les femmes ont pu engendrer des violences des actes immondes envers les femmes. Comprendre ce n'est pas excuser, entendons nous bien. Tout comme pardonner, ce n'est pas excuser non plus des actes commis, mais juste se libérer soit même de la rancœur. Si vous pensez que ce n'est pas possible, je vous invite à regarder cette interview d'une documentariste qui est allée à la rencontre de son violeur dans une démarches de reconstruction :
https://www.youtube.com/watch?v=zQkureBSL1g
Je vous conseille aussi le merveilleux livre "La Cabane" de William Paul Young qui m'avait bouleversé à l'époque. Que vous soyez croyant ou non, lisez le.


Empathie et compréhension, l'autre c'est moi :

J'ai tendance à considérer que chaque être vivant, animal, végétal, ou même minéral, a une "âme", un rôle à jouer, une place précise dans ce qui fait notre monde. Donc quand j'ai entendu parlé de l'animisme, je suis allée regarder la définition du Larousse : "Conception générale qui attribue aux êtres de l'univers, aux choses, une âme analogue à l'âme humaine. Tendance qu'ont les enfants à considérer les choses comme animées et à leur prêter des intentions.". Ok ça me convient plutôt bien, sauf pour la partie "intentions". Alors peut être bien dans un sens que je suis animiste. On m'a ensuite parlé du parti animaliste à la suite. Et là, je dois dire que sur le papier, ça me paraissait bien. Mais dans le détail, je me suis retrouvée à ne pas plus adhérer que le féminisme, pour quasiment les mêmes raisons. Où est passé l'empathie des gens bon sang ? Le programme est beau, mais bourré d'interdits, sans apport de solutions pour ceux qui vivent de ces élevages intensifs. Si on veut les faire changer de mentalité, je doute qu'on y arrive en leur disant "arrêtez de gagner de l'argent". Il va falloir les comprendre et leur donner des options plus viables pour les animaux, et pour eux mêmes. L'empathie pour les animaux y était, mais plus du tout pour les êtres humains derrières les exploitations, les pêches, les chasses, les mangeurs de viandes etc.
Comme quoi on peut partager des idées, des valeurs, sans pour autant rejoindre un parti, mais il n'est pas impossible de se comprendre, même sans partager des valeurs. Mes chats ne partagent pas mes valeurs, ni mes idées, nous n'avons pas les mêmes centres d’intérêts et pourtant, je parviens, en me plaçant à leur niveau à les comprendre, je ne vois donc pas pourquoi je n'y parviendrais pas avec un autre être humain. Quand j'étais petite, comme j'adorais les animaux, les adultes avaient tendance à choper leur animal de compagnie et à me le poser sur les genoux. Je leur demandais à chaque fois pardon car j'avais la sensation de les forcer. Je préférais que l'animal décide de lui-même de venir. Parfois ça pouvait prendre un an pour que l'animal me face assez confiance pour sauter sur mes genoux et que je puisse le caresser mais peut importe, je trouvais c'était bien mieux ainsi car cela nous apportait à tous les deux : l'animal et moi.
L'humain doit savoir se recentrer sur lui même et retrouver la place qu'il aurait dû garder, celle d'un maillon dans l'immense chaîne de la vie. Ce n'est qu'une fois connecté aux autres maillons qu'on peut parvenir à se sentir assez fort pour tout accomplir et protéger. Il ne s'agit pas d'arrêter d'utiliser les animaux dans notre quotidien, mais faire preuve d'empathie envers tout ce qui nous entour et de collaborer avec eux en y trouvant chacun son compte.

Je suis Le Monde

Au final, ne trouvant aucun mouvement actuel correspondant à ma vision des choses, je préfère inventer un nouveau terme : l'unimisme. Je suis pour l'union de tous les êtres vivants afin que l'on se mette tous au service de la vie. On constate actuellement que notre système est en fin de course. Il ne peut plus être maintenu. On doit le changer pour autre chose, mais on ne sait pas encore vers quoi le tourner. Alors, appliquons l'exemple de cet iguane marin :
https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/video-l-iguane-marin-des-galapagos-le-seul-lezard-de-mer-au-monde_3479803.html
Tentons quelque chose de nouveau, même si on se retrouve en minorité à agir à contre courant, et voyons ce qui survit aux changements. En regardant ce court documentaire présentant ce "parfait exemple d'évolution", on comprend que l'évolution c'est en fait à la fois une majorité d'individus - qui persistent à garder des comportements qui ne permettent plus d'assurer la survie de l'espèce-, et une minorité -qui tente de nouveaux comportements en collaborant avec d'autres espèces-. Avec le temps la minorité devient la majorité, non pas parce qu'ils parviennent à convaincre les autres, mais parce qu'ils sont les seuls à survivre aux changements. Leur exemple et le temps fait l'évolution. J'ai pas envie de vous convaincre par cet article du bien-fondé de mes idées, je ne vous pousse même pas à me suivre, je veux seulement partager ce que je découvre : il y a d'autres voix possibles, et c'est à nous de les inventer, de les choisir, et de les tenter.
Pour ma part, je choisis l'union, l'alliance de tous, au delà de nos différences de valeurs, de nos blessures, de nous principes, de nos croyances. Je veux croire qu'en mettant à plat nos peurs, on peut s'entraider pour trouver des solutions convenant à tous, sans restreindre aucune de nos parties (ni le masculin, ni le féminin, ni le sacré, ni l'animal, ni le végétal).

Le temps fera son travail, l'Evolution est en cours. Et le symbole du yin yang que vous retrouvez dans tout cet article est très représentatif de ma pensée. Même si tout parait binaire, tout est interconnecté, l'autre c'est aussi moi même, et je suis aussi l'autre. Je ne peux jamais me considérer comme quelque chose de déconnecté de tout ce qui m'entoure.

Carte XX - Le Monde - Tirée du "Tarot du Royaume Caché" par Julia Jeffrey

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