10/04/2020

Rester enfermer sans perdre le nord

Hello les enfermés (j'aime pas le terme de 'con-finé).

J'avais envie de vous parler aujourd'hui de tout ce que cette situation réveille depuis plusieurs semaines chez moi, et des outils à notre portée pour conserver un esprit sain dans un corps sain (à part si ce n'est pas votre but, bien sûr, chacun est libre).

Contrairement à certain(e)s, le fait d'être enfermée chez moi n'est pas un réel souci pour moi. Je suis complètement du genre introvertie qu'on a du mal à faire sortir de son foyer. Et vu que je mets toujours la priorité sur la recherche du meilleur foyer pour moi, j'en profite bien de mon chez moi que j'adore...et pourtant...pourtant je vis super mal cet événement.


J'ai mis un bon moment avant de me rendre compte que ça n'allait pas. Au début je me suis dit "oh super, moi qui avait besoin d'une pause, bin là je vais l'avoir". J'ai commencé à m'activer en me disant qu'il fallait absoooolument que je "rentabilise" cette pause vu qu'on ne savait pas quand ça allait finir. D'habitude j'ai mes 35h de taff, mon heure et demie de transport par jour, mes études par correspondance à côté...là, jackpot, je vais pouvoir finir mes projets !!


Puis, j'ai vite déchanté. Erreur fatale ! On ne rentabilise pas sa créativité. Mes cartes m'ont bien rappelé qu'il y avait un temps pour chaque chose. Ce n'était parce que j'avais "du temps", que "le temps" était venu pour telle ou telle création. Je dois dire qu'elles avaient bel et bien raison. J'étais en train de faire passer tous les projets en suspens, des commandes ou des idées de cadeaux pour des proches...mais mes réels projets personnels, toujours pas. Parce que, inconsciemment, je ne voulais pas qu'on me reproche de ne pas avoir utilisé ce temps pour finir leurs projets avant les miens.
Là, je me suis dit "mais bordel ! Même en confinement, avec personne pour voir ou dire quoi que ce soit à ce qu'on fait, on arrive à se mettre la pression, et imaginer qu'on est jugés par les autres!". Car je n'étais pas la seule à avoir ce genre de comportement. Des proches travaillant dans des écoles ou par télétravail se mettaient de la même manière une pression folle en soupirant comme quoi "ils ne pouvaient pas faire correctement leur travail", alors que leurs patrons ne leur mettaient pas du tout la pression, car ils savent bien que les conditions sont bien spéciales.



Je me suis alors souvenue d'une carte que j'avais tirée au sujet du confinement et de ce qu'on devait faire durant ce confinement. J'avais reçue une carte dont le texte disait "parfois, le mieux à faire, c'est de ne rien faire".
Je n'avais pas réellement compris toute la portée de cette carte. Je l'ai interprétée comme "on a rien à faire en terme de collectif, genre se rebeller, gueuler etc ne servira à rien". Alors qu'en fait à la lumière de cette réalisation, je crois qu'on nous demande de vraiment prendre ce temps pour nous-même, sans aucune action. De juste Etre, sans rien de plus. Comme un recentrage sur nous, sans avoir à faire du développement personnel, à se tricoter la tête ou autre.

Et ce que ce confinement nous fait travailler aussi au passage actuellement, je trouve, c'est bien le JUGEMENT ! ou le "juge-ment" en langage des oiseaux. Dès les premiers jours du confinement, on pouvait déjà le voir. J'ai tellement été d'ailleurs choqué de voir les autres se juger mutuellement, que j'ai déconnecté mon compte facebook personnel dès les premiers jours. J'avais l'impression de voir des petits vieux à leur fenêtre, en train de grogner sur tous ceux passant sous leurs fenêtres. J'avais la sensation qu'on nous montait juste les uns contre les autres. Et ceci me rendait totalement folle.
Mais tous ces jugements, que ce soit leurs jugements sur les autres, ou les miens sur ceux-ci, ou sur le gouvernement, ou sur les gendarmes avec qui j'ai eu une mauvaise rencontre, ne sont que le reflet de notre petit juge intérieur qui a décidé de s'agiter pour remplacer le vide social qui se créer via ce confinement.

Maintenant, nous avons aussi à notre portée, les outils pour rester calme, rester serein(e)s face à la pression, la panique sociale, ou les problèmes financiers. L'outils principal, c'est nous même. Nous pouvons consciemment retrouver notre alignement en revenant au moment présent. Personnellement, j'ai un certain nombre de question lorsque je sens qu'une émotion me submerge au point d'occuper toutes ou une bonne part de mes pensées.
Cette pensée m'est-elle utile ? Cette pensée m'apporte-elle un bien-être si je ne peux pas l'exprimer ? si je peux l'exprimer ?
Puis-je changer la situation à l'instant même ?
Cette émotion est-elle la mienne ou appartient-elle à quelqu'un d'autre ?
En général, je réponds "non" à quasiment toutes les questions, ce qui fait redescendre aussitôt les émotions d'elles mêmes. Quand on se rend compte que ces émotions nous empêchent juste de voir clair, ou de vraiment avancer, elles n'ont plus de raison d'être et disparaissent. Cependant, parmi ces émotions négatives, certaines peuvent être nécessaires à vivre, donc si l'une des réponses est oui, c'est l'occasion de méditer sur ce qui se passe en vous, ou de sortir les cartes pour voir ce qui se passe derrière ;)



Je vois fleurir partout sur les réseaux des injonctions à utiliser ce temps pour du sport, pour un régime, pour du développement personnel, pour des recherches spirituel...en vrai, faite vous passer juste en priorité, c'est SUFFISANT. Si vous voulez juste vous laisser allez et profiter de l'instant et bien faites ! Sans jugement pour vous même, et sans jugement pour les autres. Il y aura un moment pour être dans l'action. Pour l'instant, nous avons juste à ETRE.
Depuis le début de notre confinement, j'observe mon chat, et je me dis qu'elle a vraiment beaucoup de chose à m'apprendre sur le sujet. Elle se fiche complètement de savoir si je serais vexée qu'elle me repousse si elle ne veut pas de câlin à l'instant T. Elle vient en chercher quand elle veut, sans se dire que je vais la repousser. Elle suit ses envies au moment où elle les a et n'attend pour les assouvir. Si finalement ça ne se fait pas, elle l'accepte quand une autre envie vient. Bref, elle ne connait QUE l'instant présent, exit les jugements, et les interrogations stressantes. A nous de prendre exemple sur nos compagnons de vie, ils ont le bon sens inné pour nous donner les clés de notre bien être.

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